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EAN : 9782824713373
Bibebook (07/06/2013)
3.25/5   2 notes
Résumé :
M. Saint-Aubin comme les habitants du lieu, se rendit à l'appel. Ce fut là qu'on leur signifia qu'ils étaient prisonniers de guerre, qu'à part de leur argent et de leurs vêlements, tout ce qu'ils possédaient appartenait désormais au roi, et qu'ils se tinssent prêts à être embarqués pour être déportés et disséminés dans les colonies anglaises. L'ordre était formel, on ne leur accordait que quatre jours de répit. Il est impossible de peindre la stupeur et le désespoir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Charles de Guise est un auteur québécois du 19ème siècle presque tombé aux oubliettes bien qu'il soit encore possible d'accéder à ses rares écrits sur internet. Parmi ces derniers, son plus illustre, "Le cap au diable, une légende canadienne" retrace l'itinéraire d'une famille d'Acadiens frappée de plein fouet par l'abandon de la colonie française aux Anglais et la diaspora brutale qui s'ensuivit dans la seconde moitié du 18ème siècle.

Aux faits historiques empruntés de son propre aveu à un autre auteur, Charles de Guise adjoint l'histoire fictive des Saint-Aubin, négociants de pêche aisés, qui vont être séparés par l'ordre d'exil britannique, à l'instar d'un grand nombre de familles de colons. Si Mme Saint-Aubin et sa petite fille Hermine sont sauvées in extremis de la misère par Jean Renousse, fidèle serviteur métis, pourront-elles échapper au naufrage du navire qui doit les éloigner de leur terre natale, devenue par trop inhospitalière ?

Moi qui ignorais tout de l'histoire acadienne j'ai aimé le dépaysement offert par cette lecture. Découvrir les paysages sauvages de l'Amérique du nord et le drame vécu par les Acadiens fut vraiment très intéressant. Le récit autour de la famille Saint-Aubin s'inscrit dans la plus pure tradition narrative de la période, entre "La petite maison dans la prairie" et "Le Robinson suisse".

Le roman a été conçu pour asseoir une légende propre à consoler les persécutés et à fédérer les rescapés autour d'une destinée qui leur soit commune, auréolée d'héroïsme et de pathos. Une lecture aussi instructive que plaisante.


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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Mais d’où vient donc cette foule d’hommes en haillons, ces femmes amaigries et presque nues, ces pauvres enfants si frêles, si chétifs, qui occupent un tout petit espace du quai ? D’où viennent ces pleurs et ces gémissements à fendre l’âme ? Ces embrassements pleins de regrets et de tendresse ? Ah ! c’est qu’un père vient peut-être pour la dernière fois de presser dans ses bras ses enfants bien-aimés ! C’est que des amis viennent de dire un adieu peut-être éternel aux compagnons de leur enfance ! C’est que, pour la dernière fois, on a jeté un regard de douleur sur la vieille chaumière qui nous a vus naître ! C’est que, dans un dernier embrassement, nous avons échangé avec les amis émus, une dernière poignée de mains, que pour toujours, nous avons salué les côtes de l’Irlande, dont aucun de ses enfants ne peut parler sans verser une larme de regret ! Et ces malles, et ces paquets, que contiennent-ils, sinon les pauvres vêtements des malheureux Irlandais.
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Jean Renousse, à l’époque où nous parlons, était âgé de vingt-deux à vingt-cinq ans. Né d’un pauvre acadien et d’une femme indienne, de bonne heure orphelin, il devait à la charité des habitants de l’endroit de n’être pas mort de faim. Au lieu de s’occuper, comme tous les autres, de la pêche à la morue, il s’était construit une hutte dans les bois, à quelque distance de la mer et des habitations. Il répugnait trop au sang indien, qui coulait dans ses veines, de s’astreindre à un travail constant et journalier. Ce qu’il lui fallait c’était la vie aventureuse des bois, avec son indépendance. Aussi l’été maraudeur, pour ne pas nous servir d’une expression plus forte, il était le cauchemar des jardinières. En effet, rien de plus plaisant que de voir, lorsqu’il faisait une descente dans un jardin, la levée des manches à balais, pour en déloger l’intrus.
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« Quel est le Canadien, s’écrie un savant géographe dont le nom sera toujours cher parmi nous, quel est le Canadien qui n’aimerait pas sa patrie, après l’avoir contemplé quelques heures, du bord d’une de nos barques à vapeur, sur la route de Québec à Montréal ! Quel spectacle enchanteur ! Que de points de vue admirables ! Quelle suite de campagnes riches, paisibles, heureuses, se déploient sur l’une et sur l’autre rive, d’aussi loin que l’œil peut atteindre ! La scène offre quelque chose de plus grand, de plus varié, de plus ravissant encore, peut-être, si l’on descend le fleuve jusqu’au Saguenay. »
Oui, quel plaisir pour l’œil étonné et charmé tour à tour, de contempler sur la rive nord, cette chaîne de montagnes sourcilleuses, ces caps abruptes, ces vallées alpestres, cette nature si rude, si accidentée, et parfois si sauvage. Quel est l’étranger qui n’envie pas le bonheur du paisible propriétaire de ces maisons blanchies, suspendues au flanc des côteaux, ou qui couronnent leurs sommets, tranchant ainsi sur le fond de verdure qui les environnent ; et, lorsque vous avez péniblement gravi une pente rapide, que vous apercevez à vos pieds, au fond d’une baie, un charmant village arrosé par une belle rivière, et paraissant reposer en paix, sous la protection de la croix du clocher de la vieille Église, qui le domine ; votre âme aime alors à s’y délasser, pour se remettre des impressions causées par les scènes variées qu’elle vient de contempler.
La rive sud, pour n’avoir pas la sauvage et pittoresque beauté de la rive nord, n’a pourtant rien à lui envier, dans son genre. Son site, plus uni, et son sol moins tourmenté, nous offrent quelque chose de plus calme et de plus champêtre. Ses points de vue ont un horizon plus grand, plus étendu et plus animé. C’est la nature, en quelques endroits, belle de toute sa primitive beauté ; ailleurs, enrichie par la vie et l’activité que lui ont donné le travail et la main des hommes.
Mais de quinze à dix-huit lieues de Québec, en descendant le fleuve, vous rencontrez un écueil bien digne d’attirer votre attention : c’est La Roche Avignon, ou, comme d’autres l’appellent, La Roche Ah Veillons, à cause des dangers qu’elle présentait autrefois à la navigation, avant que le Gouvernement y fit construire un phare. Sur cet écueil vinrent se briser plusieurs vaisseaux d’outre mer, et beaucoup de familles canadiennes conservent encore un lugubre souvenir des naufrages de bâtiments côtiers qui y périrent.
Plus loin, en cinglant vers le sud, et avant que d’arriver au charmant village de Kamouraska, vous apercevez un cap, dont la vue vous frappe et vous impressionne péniblement. Son aspect est morne et sombre, les rochers qui le composent sont arides et dénudés, son isolement, le silence et la nature désolée et presque déserte qui l’environnent, son éloignement de toute habitation ; tout, enfin, concourt à jeter dans votre âme un malaise étrange et inexprimable. Quelques bas fonds qui l’avoisinent en rendent l’approche difficile, si impossible, non même aux bâtiments d’un faible tonnage. Ce Cap, c’est le « Cap au Diable. »
Mais d’où vient donc ce nom qu’enfants, nous ne pouvions entendre sans frémir ! A-t-il été le théâtre de quelques apparitions infernales, ou bien a-t-il servi de repaire à quelque bande de brigands ; et les bruits confus qu’on y entend ne sont-ils pas les cris de vengeance des victimes ensanglantées que l’on trouva à ses pieds, ou dans son voisinage ? personne ne le sait ; la justice des hommes a libéré les accusés : victimes et meurtriers sont aujourd’hui devant Dieu !
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